avant-propos
Ce sont les -er et -ère, les -esse, les -eur, -euse, -oresse et -trice. Ce sont les -on et -onne, les -ien et -ienne, les -ais et -aise, les -ain et -aine, les -in et -ine, les -eux et -euse, les -an et -ane. Ce sont les anti-, les pro-. Ce sont les ex-, les pré-, les proto-, les anté-, les arch- et archi-, les primo-, les post-, les néo-, les méta-. Ce sont les -ique, les -fère, les -fuge, les -cole, les -thèque, les -logue, les -phile, les -phobe. Ce sont les -èdre, les -cide, les -drome. Ce sont les dys-, les sy-, syn- et sym-. Ce sont les -ie, les -aie, les -il, les -eau, les -at. Ce sont les -able, -ible et -uble, les -al, -ale et -aux, les -el et -elle. Ce sont les é-, les ab-, les dé-, les dis-, les mé-, les in-, im- et ir-, les apo-. Ce sont les -ide, les -ard et -arde, les -ot et -otte, les -et et -ette. Ce sont les -esque, les -ade, les -asse, les -âtre, les -ache, les -os. Ce sont les en- et em-, les co-, con-. Ce sont aussi les inter- et entre-, les extra-, les intra-, circon- et circum-, les contre-, les sous-. Ce sont les -oir et -oire, les -age, les -ure, les -illes, les -is, les -ate, les -ène, les -ome, les -iatre, les -ose, les -ite. Ce sont les dia-, les per-, les cis-, les trans-, les para-. Ce sont les sus-, super-, les épi-, les sub-, les ultra-, les hyper-, les méga-. Ce sont les ergo-, les exo-, les endo-, les gyro-, les rétro-, les télé-. Ce sont aussi les aéro-, les astro-, les agro-, les radio-, les loco-, les auto-, les crypto-, les xéno-, les micro-, les pseudo-. Ce sont les re- et ré-, les tri-, les penta-, les octo-, les hecto-, les multi-, les bi-, les di-, les deut- et deutéro-. Ce sont les uni-, les mono-, les homo-, les hétéro-, les équi-, les semi-, les demi-. Ce sont les pan-, les omni-. Ce sont les -aire, les -ance et -ence, les -ment et -ement, les -tude, les -if et -ive. Ce sont les -isme, les -tion, -sion. Et cætera, et cætera.
Ce sont les syllabes qui sonnent et entêtent aux extrémités des mots, à la périphérie des radicaux. Qui battent la mesure de la parole. Qui modulent la basse du discours.
Ce sont les en-têtes et en-queues qui prolifèrent et périclitent. Lesquels se concurrencent et s’opposent. Lesquels s’intervertissent et se distinguent. Lesquels s’emploient sans cesse et sans attention.
Ce sont les appendices qui expriment soit l’action, soit l’état. Soit l’intention, soit le phénomène. Soit la concrétion, soit l’abstraction. Soit l’amorce, soit la perfectivité. Soit la négation, soit la détérioration. Soit l’unité, soit le nombre. Soit l’affirmation, soit le déni. Soit l’appréciation, soit le dénigrement. Soit la familiarité, soit la retenue. Soit l’idéologie, soit la résignation. Soit la posture, soit l’ironie, soit le cynisme…
Ce sont les leviers qui postulent l’impartialité, la critique ou le jugement ; la constance, la duplicité ou la rétractation ; la tempérance, l’instigation ou la menace ; la protestation, la revendication ou la connivence…
CE SONT LES AFFIXES — acteurs déterminants souvent relégués à la figuration.
Qu’assènent-ils au langage et combien l’articulent-ils ? Que disent-ils, taisent-ils de nous et de notre temps ?
Passons-les en revue. Par leur mise en tension, ressaisissons-nous de l’élaboration et mues permanentes du langage, et confrontons-les, innervant les mots-mêmes, composites et recomposables.
La revue Affixe consacre chacun de ses numéros à un préfixe ou suffixe, et soumet celui-ci à l’interprétation et l’écriture d’autrices et auteurs, afin d’éclairer, par la réunion de leurs textes, la langue, les usages, les idées.
Ce sont les syllabes qui sonnent et entêtent aux extrémités des mots, à la périphérie des radicaux. Qui battent la mesure de la parole. Qui modulent la basse du discours.
Ce sont les en-têtes et en-queues qui prolifèrent et périclitent. Lesquels se concurrencent et s’opposent. Lesquels s’intervertissent et se distinguent. Lesquels s’emploient sans cesse et sans attention.
Ce sont les appendices qui expriment soit l’action, soit l’état. Soit l’intention, soit le phénomène. Soit la concrétion, soit l’abstraction. Soit l’amorce, soit la perfectivité. Soit la négation, soit la détérioration. Soit l’unité, soit le nombre. Soit l’affirmation, soit le déni. Soit l’appréciation, soit le dénigrement. Soit la familiarité, soit la retenue. Soit l’idéologie, soit la résignation. Soit la posture, soit l’ironie, soit le cynisme…
Ce sont les leviers qui postulent l’impartialité, la critique ou le jugement ; la constance, la duplicité ou la rétractation ; la tempérance, l’instigation ou la menace ; la protestation, la revendication ou la connivence…
CE SONT LES AFFIXES — acteurs déterminants souvent relégués à la figuration.
Qu’assènent-ils au langage et combien l’articulent-ils ? Que disent-ils, taisent-ils de nous et de notre temps ?
Passons-les en revue. Par leur mise en tension, ressaisissons-nous de l’élaboration et mues permanentes du langage, et confrontons-les, innervant les mots-mêmes, composites et recomposables.
La revue Affixe consacre chacun de ses numéros à un préfixe ou suffixe, et soumet celui-ci à l’interprétation et l’écriture d’autrices et auteurs, afin d’éclairer, par la réunion de leurs textes, la langue, les usages, les idées.